Une nouvelle présidente à la MJC André Malraux

Présentation de Fabienne Dutrillaux

Très attachée à la région depuis ma naissance, j’habite l’ancienne ferme de mes grands parents maternels située à 4 km de Montbard. Après des études à la Faculté des Sciences de Dijon, j’ai enseigné les mathématiques pendant 4 ans.
Puis après des études de Médecine et de Spécialité, j’ai exercé comme Praticien Hospitalier au CHU de Dijon pendant 30 ans durant lesquels j’ai participé à l’activité de diverses associations de professionnels de santé et de patients. Je suis retraitée et adhérente à la MJC André Malraux depuis 5 ans, membre du CA depuis 4 ans et membre du Bureau depuis 2 ans. Présidente de la MJC nouvellement élue, je suis heureuse de participer pleinement à ses projets. 

Ce qui motive mon implication au sein de la MJC André Malraux, c’est la volonté de participer à la vie publique, en dehors du cadre professionnel qui m’a longtemps accaparée, en partageant les valeurs que la MJC porte au travers de ses actions et de sa démarche d’éducation populaire, de développement de lien social et de solidarité dans notre secteur rural fragile et terrain d’inégalités. Je suis également très sensible à son approche par le biais de la culture. Depuis que je suis à la retraite, j’ai du temps pour m’investir dans ce projet collectif.

En ce qui concerne ma candidature à la présidence, j’ai été fortement sollicitée et après quelques réticences j’ai finalement accepté avec l’assurance d’être soutenue et aidée par Roland Phillot qui est à présent Vice-Président et que je remercie.
Avec son soutien ainsi que celui du bureau et des administrateurs et en collaboration étroite avec le directeur Mikael Fauvel, je désire m’inscrire dans la continuité de la dynamique instituée depuis plusieurs années grâce aux efforts de toutes et tous, bénévoles et salariés. Je souhaite que la MJC André Malraux puisse mener à bien les projets déjà initiés et développer ses actions en particulier au sein de l’Espace Vie Sociale tout ceci en lien avec les différents partenaires institutionnels qui nous soutiennent financièrement et que nous remercions.

Roland Phillot et Fabienne Dutrillaux

Présentation de Roland Phillot

Avant de devenir président de la MJC André Malraux, j’ai été retraité de l’Education Nationale depuis 2000, mon dernier poste était Directeur d’école à Chenôve (Maire Roland Carraz, ZEP, politique éducative municipale remarquable en tous points). Ensuite, j’ai été mis à disposition de la Ligue de l’Enseignement (1986-94) en tant que Secrétaire général de la FOL de Côte d’Or. Et enfin j’ai été également co-créateur de l’association Pansemot, à Villaines les Prévôtes, affiliée à la Ligue dès sa création en 1977.

Quelques activités et projets importants menés au sein de la MJC André Malraux :

  • Jeunes : soutien à la vie scolaire : livres-cadeau aux élèves du RPI, spectacle Noël, achat de matériel collectif, séjours neige, séjours archéo, séjours nature (Chaux Neuve)…
  • Familles : ciné-club, randonnées, voyages découverte...
  • Culture Rencontres & Débats (R&D) avec le monde universitaire dijonnais : environnement, sciences, philosophie, sociologie, culture, actualités…
    • création avec la Ligue et la MPT de Semur en Auxois d’une antenne de l’UTB (1990-94).
    • co-création d’un groupe de réflexion sur les rapports rural/urbain (2004 – d’après l’ouvrage collectif “Agriculteurs, ruraux et citadins, les mutations des campagnes françaises” sous la direction de JP Sylvestre, sociologue à l’UB). Ce collectif donnera naissance aux “Rencontres et Débats” en partenariat avec les MJC de Venarey – Les Laumes et la MPT de Semur.
  • Co-création du collectif associatif “Au Fil de l’Armançon” (1995) regroupant une dizaine d’associations de la vallée du même nom, de Genay à Quincy le Vicomte pour soutenir la vie associative locale. Entre autre, édition d’un journal trimestriel co-écrit (4 X 800 ex) imprimé et financé par la Fédé des Foyers Ruraux et distribué par les assos. 
  • Animations diverses : fêtes villageoises, tarot, etc…
  • Gestion d’un matériel collectif (stands, parquet, tables, bancs…) pour les manifestations associatives estivales en extérieur.

Pendant ses 36 ans d’existence (1977-2013), Pansemot a constamment développé des partenariats coopératifs avec les associations locales, notamment les MJC, centres de ressources et de propositions d’animations sur la base des valeurs et des principes de l’éducation populaire.

Petit historique de la MJC André Malraux depuis ma présidence :

En 2012, Eric Schmitt, nouveau directeur fédéral de la MJC de Montbard fait appel à mes services pour en exercer la présidence. La surprise passée, compte tenu de la situation où se trouve l’association (licenciement de l’ancien directeur en janvier 2011, présidente démissionnaire en avril 2012), j’accepte la proposition. Élu administrateur lors de l’AG précédente, ma candidature est présentée et acceptée à l’unanimité lors du CA qui suit, début juillet 2012.

Ma présidence ? Difficile à résumer en quelques lignes, mais il me semble devoir insister sur certains points et étapes.

En premier, toutes les actions et projets, qui précèdent ou qui suivent, ne peuvent être, au sein d’une association d’éducation populaire, l’oeuvre d’une seule personne, fusse-t-elle président.e.

En deux, mon entrée dans le projet de la MJC de Montbard me permit avant toute chose de constater qu’une MJC, vu de “l’intérieur” est un monde et une histoire à elle seule. Une histoire d’hommes et de femmes qui ont tous leur propre vision  de la structure, créée en 1964, et qui plonge ses racines dans les souvenirs et engagements partagés des un.e.s. et des autres. Ne pas en tenir compte eut été une erreur.

En trois, m’appuyant sur l’expérience d’E. Schmitt, directeur fédéral, je fis “mes classes” : l’état financier et moral de l’association, agréée Centre Social, demandait toute l’attention des administrateurs . Rien de fondamentalement préoccupant qui ne puisse être résolu par un bureau et un CA décidés. Ce travail était en cours quand…

2014 : un cinquantenaire agité.

Le non-renouvellement de l’agrément CS par la CAF et la dénonciation de la convention Ville de Montbard – FFMJC plongent la MJC dans un gouffre financier, montrant une fois de plus la fragilité des associations devant des politiques dont elles dépendent financièrement. Mais cette remise en question a permis par contre de remobiliser fortement une bonne partie des adhérents qui ont soutenu ce combat. Un effet rebond qui a assurément porté ses fruits par la suite en renforçant les liens et la détermination  de l’équipe MJC à poursuivre son projet !

2015 : à la recherche d’une MJC improbable.

Sur des bases financières minimales, sans directeur fédéral pour convention nationale dénoncée, contrainte à se séparer de ses services agréés CAF (Aide à la scolarité, Accueil Jeunes) l’implication des bénévoles les plus motivés fut décisive pour sauver “le soldat” MJC.

La question centrale fut le recrutement d’un nouveau directeur, sous responsabilité de l’association, en mesure de construire avec les plus engagés un nouveau projet porteur des valeurs et principes de l’éducation populaire.

Après l’échec d’un premier recrutement (6 candidats postulant), Mikaël Fauvel, qui avait exercé la fonction de  directeur du centre de loisirs de la MJC en juillet 2013 et dont nous avions pu apprécier les compétences, se présenta fin 2015 avec l’envie clairement exprimée de “relever le défi” imposé par les circonstances. Une profession de foi convaincante appuyée par un CV tout aussi convaincant.

2016-17 : défi relevé.

En préservant les activités de loisirs traditionnelles, portes d’entrée à la MJC, en réinstallant un climat de confiance auprès des partenaires financiers (Ville de Montbard, Communauté de communes) et institutionnels (CAF, DDCS), en tablant sur la formation interne (2 DLA pour repenser le projet de l’association dans ses dimensions sociale, culturelle, financière et pour redéfinir sa gouvernance) la MJC obtient l’engagement des deux collectivités locales pour une aide supplémentaire permettant un fonctionnement à minima selon les conclusions du premier DLA. L’embauche d’un nouveau secrétaire, Nicolas Grossetête qui assurera progressivement en plus de l’accueil les fonctions d’assistance à la direction, de suivi des comptes et de relais du PAVA (Point d’appui à la Vie Associative) permit de retrouver une stabilité rassurante pour tous dans le fonctionnement quotidien de l’association.

2018-19 : retour du “socio-culturel” ou quand la culture forme et intègre les citoyens dans l’accomplissement d’un projet commun.

Trois actions vont donner sens à cette réalité : la “Carnavalcade”, une première Résidence Artistique sur le thème de l’égalité Hommes/Femmes et le “Bar Associatif”.

Trois actions qui vont également donner une visibilité au projet de la MJC au delà de la sphère montbardoise en recueillant la  reconnaissance et le soutien de l’ensemble de ses partenaires. Visibilité qui fera progresser fortement les adhésions (jusqu’à 400) et qui lui permettra d’obtenir définitivement l’agrément Espace de Vie Sociale.
Par conventionnement avec les collectivités locales et la CAF, l’association devient alors partenaire du Centre Social R. Rolland pour une action concertée sur le territoire du Montbardois.

Mars 2020-mai 2021 : pause “covidienne”

Cette pause sanitaire contrainte vient étouffer un élan qui s’annonçait prometteur.

Une rencontre avec les élus locaux en janvier 2020 renforçait des liens de confiance rétablis et confirmait leur volonté de renouveler la convention tripartite Ville/Communauté de communes / CAF /MJC confortant ainsi la complémentarité CS/EVS.

On connait la suite : mise en veille du programme prévu de mars 20 à mai 21 avec comme conséquence une chute brutale des adhésions. Une veille qui a malgré tout maintenu un minimum d’activités et un suivi constant de la part des salariés et quelques bénévoles.

Mai 2021 : le retour.

Mai-juin -juillet : la vie et les publics sont de retour à la MJC. L’AG, de nouvelles et jeunes administratrices élues, un “Eté culturel” réalisé sur proposition de la DRAC — une dizaine d’artistes proposant des ateliers de découverte de leur domaine d’expression ouverts à tous les publics et gratuits — mettent un terme remarquable à cette période d’incertitude.

Rentrée de Sept. Octobre 2021 : Fabienne Dutrillaux est élue nouvelle présidente de la MJC au cours du 1er Conseil d’Administration de l’année.

Cette candidature a été longuement préparée. Je pense en effet qu’il est sain pour une MJC et toute autre association d’éducation populaire, d’assurer au sein de ses instances de gestion, CA et Bureau, un renouvellement des responsables dans l’ensemble des fonctions statutaires.

Pour ma part je suis heureux que Fabienne, à ma demande et à celle de Mikaël, directeur, ait accepté cette responsabilité en échange de ma promesse en tant que vice-président de l’aider à entrer dans l’exercice de cette fonction. Je lui en suis fort reconnaissant. Ce passage de relais présente en effet l’avantage de démontrer à tous la capacité de l’association à évoluer en facilitant la prise de responsabilités qu’impose ce poste, cela dans des conditions indispensables de confiance et de bienveillance.

Un objectif à prendre en compte pour les années à venir pour toutes les prises de responsabilités à quelque niveau que ce soit des activités de la MJC.

Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui, par leur soutien et leur confiance m’ont grandement aidé à mener à bien ces 9 années de présidence. J’en garde une intense satisfaction qui j’espère est partagée et le sentiment d’un très grand enrichissement  personnel, moral et intellectuel.

Et, la fin d’une présidence n’étant pas la fin d’un engagement citoyen, je donne rendez-vous à la MJC à tous ceux qui partagent cette parole de Jean Marie Tjibaou : “Le propre de la culture, c’est d’être partagé… Si je peux aujourd’hui partager avec un non-kanak de ce pays ce que je possède de la culture française, il lui est possible de partager avec moi la part d’universel contenue dans ma culture.”