Des cours de français pour les réfugiés, à la MJC des Capucins

Interview de Sandra Tivan, chargée de communication et animatrice bénévole de cours de français grands débutants à la MJC des Capucins à Pontarlier.

Comment les cours de français se sont mis en place et depuis quand existent t-ils à la MJC ?

Les premiers ateliers de français-alphabétisation et graphisme ont débuté en septembre 2015… J’avais fait la demande auparavant pour qu’ils soient créés, mais à l’époque, l’association FRATE le proposait : cela a donc débuté l’année où ils ont arrêté.
Les participants se composaient de personnes migrantes, de demandeurs d’asile et aussi de personnes qui étaient déjà sur le territoire français depuis plusieurs années, mais qui ne savaient ni lire, ni écrire (ateliers de graphisme). Par la suite les ateliers ont évolués en rapport avec l’actualité, les diverses guerres et arrivées de partout !

Quels partenariats sont mis en place autour de ce travail ?

Nous avons des liens avec la Croix Rouge, mais aussi avec la MPT des Longs Traits et le Secours catholique… Les migrants vont vraiment partout où ils le peuvent !

De quelle manière se déroulent les cours à la MJC ?

Au début, nous n’avions qu’un cours… Ensuite, deux… Puis avec l’affluence des personnes, nous sommes maintenant à quatre cours par semaine, trois à la MJC des Capucins et un au Centre Berlioz.

On prépare les cours suivant la vitesse d’apprentissage des participants… Mais les groupes ne peuvent pas être homogènes, les cours ne peuvent donc pas être de vrais cours FLE (Français Langue Étrangère), surtout pour les primo-arrivants et ceux qui n’ont jamais été scolarisés… Les cours intermédiaires sont plus faciles à gérer ! Pour cette année, nous avons une moyenne de douze à seize personnes par cours.

Le besoin primaire est de savoir se faire comprendre pour les choses du quotidien, les courses, le docteur… Pour les difficultés à surmonter, on essaie avec d’autres langues, souvent l’anglais… Mais surtout avec la gestuelle et les images enfantines, sans pour autant les infantiliser…

Chaque personne a son propre parcours ( Retrouvez l’article de l’Est Républicain du 13 octobre)

Dans l’apprentissage des mots et expressions de tous les jours, est-ce que les sujets pouvant leur rappeler leur passé et traumatismes sont des obstacles?

Parfois oui, mais on essaie que ce soit ludique, drôle et surtout, on essaie de les faire rire… Ils peuvent aussi participer à des ateliers autres que le français… Personnellement, je les fais participer à mes ateliers théâtre, on sort au marché, on visite la ville…

Quels sont les retours des participants ?

Pour la plupart de ceux qui ont un retour positif pour leur demande d’asile, ils s’en vont, car Pontarlier n’est pas le lieu le plus sympathique pour construire leur avenir… (Ils n’auront pas la possibilité par exemple d’aller travailler en Suisse)… Mais avec la majorité d’entre eux, je garde le contact, même après leur départ et certains ont fait du chemin, c’est une belle satisfaction !!!

Le plus grand bonheur, c’est d’avoir des échanges et surtout de voir qu’on peut leur apporter beaucoup avec peu !!! Une énorme satisfaction des deux côtés… On donne, mais eux vous en redonnent le double au moins !!!

A savoir : Les cours de français aux réfugiés et primo arrivants ou encore cours de savoirs linguistiques sont dispensés dans plusieurs MJC du réseau, notamment la MJC Centre Social de Chenôve, la MJC Petite Hollande à Montbéliard, la MJC Clairs Soleils à Besançon, la Maison Maladière et la Maison-phare à Dijon