Au cœur du protocole culture justice

  1. Présentation de l’opération DCLV ! au niveau national

Cette opération interministérielle au cœur du projet associatif de L’archipel des lucioles, réseau national d’éducation aux images. Elle est financée au niveau national par le Centre national du cinéma et de l’image animée, le ministère de la Justice — Direction de la protection judiciaire de la jeunesse et le ministère de la Culture — Service de la coordination des politiques culturelles et de l’innovation. elle fait partie du catalogue des manifestations nationales de la PJJ et dans ce cadre son portage est confié à la Direction interrégionale de la PJJ en Île-de-France et outre-mer.

Des partenariats nationaux dont les historiques avec l’Agence du court métrage et la Cinémathèque française ainsi que les nouvelles actions initiées en 2018 avec d’autres partenaires référents dans les domaines de l’éducation aux images et du cinéma (Association française du cinéma d’animation et École des Gobelins, Forum des images, Images en bibliothèques, Maison du geste et de l’image….) garantissent la qualité des films sélectionnés et des propositions faites aux jeunes.

  • Un réseau qui se déploie sur les territoires avec un maillage partenarial dans la mise en œuvre et le portage de cette manifestation en région entre la DRAC, la PJJ et la FRMJC

Les conseiller·ères en charge des dossiers « culture /justice » : Yannick Caurel et « cinéma /audio-visuel » : Laurence Deloire à la Direction régionale des affaires culturelles facilitent, par leur expertise territoriale, la bonne mise en œuvre de l’opération et leur incontournable soutien financier. L’évolution de l’opération sur notre territoire depuis 3 ans n’existerait pas sans la confiance de la DRAC, que nous remercions, qui prend entre autre forme à travers une enveloppe budgétaire spécifique dédiée à l’opération.

Il y a inévitablement la DIR PJJ avec Angélia Szibura, qui gère l’organisation pratique de l’action au niveau inter-régional «  Grand centre ». Elle gère les partenariats entre les structures et les relais culturels ainsi que le suivi des inscriptions et de l’évaluation. Elle assure, avec succès la communication des DT jusqu’aux unités. Unités au sein des quelles les professionnel·les des services éducatifs de la PJJ référents organisent les projections des films, accompagnent les débats et activités, rassemblent les votes des jeunes, encadrent la participation à la remise de prix et établissent la fiche d’évaluation.
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C’est dans cet interstice qu’intervient la FRMJC. Coordination régionale Passeurs d’images elle est  l’interlocutrice privilégiée pour l’accompagnement de DCLV. Association militante de l’éducation populaire, l’éducation aux images à toujours était un médium privilégié pour porter sa pédagogie et ses valeurs. Car oui, le cinéma, tout comme l’éducation populaire « offre
à toutes et à tous et tout au long de la vie, la possibilité de prendre conscience de leurs aptitudes,
de développer leur personnalité et de se préparer à devenir les citoyens actifs et responsables
d’une démocratie vivante »1.

Son action se concrétise en trois  temps.

  • La formation annuelle des professionnels

Depuis 17 ans la FRMJC propose une formation aux professionnels de la PJJ pour qu’ils puissent s’approprier la sélection des films et accompagner aux mieux les jeunes dans leur visionnage et dans leurs choix pour sépasser le « j’aime, j’aime pas » à travers le débat. la construction de sa pensée est bien l’enjeu primordial et passe par l’analyse filmique et au développement d’un point de vue critique pour les jeunes

Cette formation, connait elle aussi ses évolutions, avec non seulement l’analyse d’image et la rencontre de réalisateurs mais aussi des propositions pédagogiques, avec ses supports, pour donner des clefs pratiques et techniques afin d’accompagner la programmation des séances et amener jusqu’au vote des jeunes.

Ce sont donc chaque année une dizaine d’éducatrices et d’éducateurs qui s’impliquent dans le développement de leurs connaissances cinématographiques. Un engagement singulier dans un quotidien que nous savons, toutes et tous à quel point il est dense.

Cette journée est également, depuis 2 ans l’occasion de présenter des ateliers de pratiques en prolongement de cette expérience de voir. Nous ne sommes pas sans savoir que le développement de compétences ne passe pas uniquement pas une transmission de savoirs théoriques. L’empirisme des pratiques artistiques est indéniablement un levier fort pour la construction et l’épanouissement de soi. 

  • Le déploiement des ateliers de pratique cinématographique

Ainsi, en deux ans, et cela malgré la crise sanitaire, nous avons pu mener 14 ateliers auprès de 116 jeunes au sein de 9 unités en BFC. Ces temps particuliers de rencontres avec des professionnels de la création audiovisuelle ont ouverts des regards et des esprits.

Il y a eu cette séance spéciale, inter-unité à Besançon, avec Ilias el Faris, réalisateur du Film Sukar, qui nous amène sur la plage de Casablanca, où le désir de deux adolescents se fait discret. Enfants comme adultes surveillent. Une bagarre détourne l’attention. Cette fiction s’appuie sur le mouvement citoyen que le Maroc a connu suite à l’emprisonnement de deux adolescents s’embrassant dans l’espace public. Au cinéma Les Oiseaux, comme au Quartier Mineurs nous avons alors  pu  échanger non seulement sur la construction d’un film, mais aussi sur les questions de liberté individuelle, d’intimité mais aussi de respect.

Il y a eu cet ateliers long de réalisation avec Fabio Falzone, à l’UEHC de Dijon, qui malgré toutes les épreuves est allé jusqu’au bout et a pu questionner l’identité, l’image de soi, ses rêves…

Puis il y a ces belles surprises lorsque l’on apprend que des jeunes remobilisent des notions techniques, du vocabulaire dans d’autres contextes. Zootrope n’est effectivement pas un  mot que l’on peut « placer » souvent, et pourtant un des participants à un atelier pré-cinéma a trouvé, le moment juste, pour l’utiliser (et ainsi gagner un jeu si mes souvenirs sont bons).

Voici une courte présentation en images pour vous donner une idée plus concrète de ce qu’il se passe, ce qu’il se fait !

  • Le vote des jeunes

Pour en revenir à l’enjeu initial des jeunes, ce sont plus de 850 jeunes, qui depuis 17 ans ont pu participer à une action collective et donner leur point de vue en participant à un acte citoyen : le vote.