La lettre d’information mensuelle de la coordination du dispositif Passeurs d’images, en BFC
A la rencontre de 47.2
Artiste, chef décorateur, réalisateur, concepteur de production Hervé Coqueret sera l’artiste au cœur du projet soutenu par le dispositif qui se déroulera à Cosne-sur-Loire au mois de juillet.
Hervé, peux-tu nous parler en quelques mots de 47-2 ?
L’association 47-2 est présente à Cosne-sur-Loire depuis plus de trois ans déjà, elle développe des projets culturels expérimentaux, reçoit des artistes en résidence et favorise des rencontres avec un public local. Ces membres sont artistes, chercheur·euse·s, céramistes, cuisinier·ère·s, musicien·ne·s… ou simples habitant·e·s. Le cinéma est un des pôles en expansion de l’association, à travers des séances de projection, des ateliers, ou la création récente d’un ciné-club, en partenariat avec l’Éden, tous les premiers vendredis du mois. Au cœur de l’asso, deux réalisateurs sont actifs, Alexis de Raphelis et moi-même.
En juillet, tu vas mener des ateliers cinéma autour de ta pratique ?
Cet été, je propose un projet de cinéma nommé 3 secondes vers le futur, à destination d’une dizaine de jeunes à Cosne-sur-Loire. Il s’agit de les embarquer dans la réalisation d’une œuvre singulière : un court métrage d’anticipation, à laquelle ils·elles participeront totalement. Pas seulement comme comédien·ne·s, mais aussi comme auteur·rice·s et technicien·ne·s de son écriture à sa réalisation. L’idée est de les impliquer à toutes les étapes de la fabrication du film. On veut raconter une histoire qui se passe dans le futur et l’anticipation est un bon prétexte pour que ces jeunes expriment par la fiction leur projection dans l ‘avenir.
Pour ce projet, tu as décidé d’élargir ton équipe ?
Oui, le film sera aussi encadré par d’autres professionnel·le·s du cinéma : Philippe Deschamps, preneur de son et Solène Arbel, comédienne. À 47-2, on aime travailler en équipe et transmettre notre passion, en cela notre politique est d’abord culturelle. Le cinéma reste un médium précieux et peut-être un des derniers arts populaires.
Peux-tu évoquer tes envies et tes inspirations pour ce film ?
Je veux faire passer l’idée qu’un film peut s’inscrire dans plusieurs genres et avoir une dimension artistique qui s’exprime par des idées simples et originales de mise en scène et ne passe pas forcément pas une déferlante de moyens économique et technique. Les inspirations du projet sont nombreuses ; elles vont de films d’artistes expérimentaux comme The girl chewing gum de John Smith (1976) à des comédies et des films d’action hollywoodiens, Un jour sans fin d’Harold Ramis (1993), Edge of tomorrow de Doug Liman (2014) jusqu’au cinéma d’auteur Je t’aime, je t’aime d’Alain Resnais (1968) ou Camille redouble de Noémie Lvovsky (2012). On n’oublie pas la littérature non plus à travers des romans cultes, Je suis une légende de Richard Matheson (1950), ni la bande dessinée, Ces jours qui disparaissent de Timothé Le Boucher (2017). Deux autres films pertinents de Science fiction, Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol (1997) et L’homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957) seront projetés à notre ciné-club le vendredi le 6 janvier.