Interview : Nadine Guillemain, nouvelle présidente de l’Union Départementale des MJC de l’Yonne, et administratrice de la FRMJC

En plus de faire le portrait de nos nouveaux élus, nous souhaitons donner l’occasion aux acteurs de notre réseau régional de s’exprimer sur les initiatives menées localement, comme sur les difficultés perçues en cette période de crise sanitaire.


 • Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre parcours ?

Je connais le réseau des MJC depuis que je suis adolescente, où je les
fréquentais alors en tant qu’adhérente dans les années 70, puis en tant que parent, lorsque j’inscrivais mes enfants au centre de loisirs. Je suis rentrée au conseil d’administration de la FRMJC en 1991, date qui marque le début de ma vie au sein des instances qui gouvernent les MJC.

Après le conseil d’administration et le bureau, je suis passée à la vice-présidence, puis à la présidence de 1996 à 2005, où j’ai alors rejoint une autre association. Lorsqu’en 2016, il y a eu des difficultés au niveau des locaux et des subventions avec la municipalité de Sens, j’ai décidé de réinvestir le conseil d’administration, au sein duquel j’exerce toujours mon rôle de vice-présidente. En 2019, je me suis retirée du bureau pour rester uniquement au conseil d’administration. C’est là que j’ai commencé à me rapprocher de l’UDMJC.

Le département de l’Yonne ne détient pas beaucoup de MJC, une seule des MJC possède une direction, les autres sont régies par des bénévoles. Il n’y a que deux ou trois coordinateurs. Il me semblait donc important qu’il y ait des représentations au niveau local et politique. Depuis la décentralisation des fonds de l’état sur les départements et les régions, il me semble nécessaire que des instances puissent se mettre en place.

 • Qu’est-ce qui motive votre investissement au sein de l’UDMJC 89 ? 

Après être passée par tous les stades du conseil d’administration, j’ai réalisé que j’avais envie de mener à bien davantage de réflexions, de concrétiser des projets… Ce qui me semblait de plus en plus compliqué, au vue des fortes démarches administratives devant être réalisées au sein des MJC. L’énergie que demandent ces démarches ne me permettaient pas de pouvoir mener suffisamment de réflexions et de projets à mon sens. C’est l’une des raisons pour laquelle j’ai décidé de me tourner vers l’UDMJC.

  Quel rôle occupez-vous au sein de l’équipe et dans l’impulsion des divers projets de l’UDMJC 89 ?

Je suis à la présidence d’une petite équipe. Mon souhait et de maintenir le lien entre chacun, de représenter un vrai réseau sur lequel on peut s’appuyer et être suffisamment renseigné pour pouvoir aider un maximum de personnes. Nous défendons des valeurs d’entraide et de soutien pour les MJC. Sur le département de l’Yonne, il y a un certain nombre de territoires à développer. Des actions ont commencé à être menées par l’ancienne équipe, notamment au niveau de certains territoires qui se trouvent démunis vis-à-vis des jeunes, et c’est un projet que nous souhaitons développer.

  Depuis votre arrivée, quelles actions ou projets avez-vous pu mettre en œuvre ?

Mon arrivée est très récente, et avec la crise sanitaire, tous les projets qui devaient être réalisés sur l’année 2020 sont reportés à 2021, notamment au niveau du développement du territoire, de dispositifs menés à travers l’image et la vidéo en direction des jeunes, des expressions culturelles et solidaires. Nous avons, par exemple, un projet de solidarité et d’interculturalité international à travers les images.

Le covid nous a appris à développer tout un aspect de communication virtuelle qui est très intéressant dans le maintien du lien social. Bien que les liens sociaux se trouvent amoindris par la crise sanitaire, nous parvenons tout de même à développer de la communication sans être « présent », et sans barrière géographique.

  En cette période de crise sanitaire, comment parvenez-vous à maintenir le rôle à la fois pédagogique, citoyen et formateur de l’UDMJC 89 ?

D’une part à travers les liens de communication virtuelle, mais également grâce au maintien du lien entre les MJC qui ont dû fermer et ne peuvent pas reprendre leurs activités dans l’immédiat. Il est primordial d’apporter aux MJC un soutien en cette période difficile, où il est compliqué de se projeter sur le long terme, bien qu’il faille rester positif pour l’avenir.

 • Durant les deux mois de confinement printanier, avez-vous pu observer des failles et des difficultés pour le maintien du lien social entre les différentes MJC, qui ont été des leçons utiles pour envisager ce nouveau confinement ?

Lors du premier confinement, je n’étais pas encore en poste à l’UDMJC (j’y suis rentrée en juillet dernier), mais je faisais partie du conseil d’administration de la MJC de St Clément. J’ai donc pu me rendre compte de l’importance de maintenir un lien coûte que coûte avec les adhérents, que ce soit par téléphone, via les réseaux sociaux, ou par courrier, il était primordial de rester présent.

Sur le département, des activités en visio ont été développé lorsque cela était possible, et ces actions ont suscité un vif engagement. Même si cette période est compliquée pour tout le monde, il est important de garder un message positif et d’être solidaire quoi qu’il arrive.

  Quels sont vos espoirs et ambitions pour l’avenir de l’UDMJC 89 ?

Renouer le réseau entre les différentes maisons, refaire du réseau, développer des territoires, et être reconnus en tant qu’acteur auprès des instances du département.