Volontaire en Service Civique à la MJC André Malraux – Montbard (21)

À 18 ans tout juste — elle a soufflé ses bougies en août — Tatiana rayonne d’une énergie discrète mais déterminée. Depuis avril, elle effectue son Service Civique à la MJC André Malraux de Montbard. Et si elle affirme que « ça se passe très bien », il suffit de l’écouter raconter son quotidien pour mesurer à quel point elle s’y épanouit.
L’une de ses missions principales consiste à distribuer affiches et flyers dans une trentaine de commerces de la ville. Un travail qu’elle accomplit… en trottinette électrique, avec un sérieux qui fait sourire. Tatiana ne se contente pas de déposer les documents : elle discute avec les commerçant·es, recueille leurs préférences et s’adapte à leurs contraintes.
Cet été, elle a également participé à Film en Commun, un projet de réalisation audiovisuelle mené avec un groupe de jeunes de la MJC dans le cadre du dispositif Passeurs d’Images. Une aventure dépaysante, vécue en camping dans une ferme, rythmée par les chants du coq et la découverte du format documentaire. Caméra à la main, prise de son, organisation du tournage, dérushage… Tatiana a tout expérimenté. Les jeunes reviendront d’ailleurs pendant les vacances pour finaliser le montage avec la réalisatrice — une étape qu’elle attend avec fierté, et un soupçon d’appréhension : « On espère ne pas faire trop d’erreurs dans le montage ! » Son Service Civique lui a aussi permis de découvrir la relation aux adolescent·es : After School, temps de jeux, goûters partagés… Contrairement aux idées reçues, les ados continuent de fréquenter la MJC ; certains viennent même seuls, simplement pour retrouver leurs amis. Tatiana observe, comprend les dynamiques, propose des activités… quand le foot ne l’emporte pas.
En parallèle, elle imagine de nouveaux projets. Elle a déjà rénové le banc extérieur, entièrement poncé et repeint par ses soins. Et elle aimerait organiser une soirée pour les jeunes : peut-être une soirée pyjama avec film, jeux de société et popcorn — « mais pas de film d’horreur », précise-t-elle aussitôt, encore marquée par une séance qui lui avait arraché des larmes de peur.
Tatiana pense aussi à l’avenir. Titulaire d’un CAP Petite Enfance, elle sait désormais que ce public n’est pas celui avec lequel elle souhaite travailler. Elle se projette plutôt du côté de l’animation auprès d’ados — « mais pas tout de suite », consciente du faible écart d’âge et du défi que représente l’autorité. En attendant, elle aimerait retourner travailler auprès de personnes en situation de handicap, un public qu’elle a déjà côtoyé en stage et avec lequel l’expérience s’était « super bien passée ». Au moment de l’entretien, elle attendait fébrilement le résultat de son permis, annoncé pour minuit. Elle en riait, en stressait un peu, espérait beaucoup. Un pas important vers l’autonomie, et vers la suite de son parcours : formation, animation, ou peut-être un autre chemin encore à imaginer.
Mise à jour : elle l’a obtenu haut la main !
Quand on lui demande ce qu’elle retient de son expérience à la MJC, Tatiana réfléchit un instant avant de livrer quelque chose de simple et de juste :
« On se fait parfois des idées avant d’arriver. On croit que ça va être difficile… et finalement pas du tout. Ici, je me sens super bien. »
Tatiana avance avec lucidité, curiosité et une belle humilité. Et c’est sans doute ce qui la rend déjà, à seulement 18 ans, si profondément animatrice dans l’âme.
Entretien réalisé par Sara Jourdin.
