Zoom sur la MJC La Fabrique, l’ex MJC de Sens

Interview de la présidente, Martine Plumey Baudouin

– La MJC a réussi à maintenir son activité malgré les problèmes rencontrés. Comment s’est reconstruit le nouveau projet à Saint-Clément et comment la vie s’organise aujourd’hui à la MJC ?

Tout d’abord,  il fallait faire le deuil de l’ancienne MJC et cela n’a pas été facile mais aujourd’hui c’est le cas. Nous n’avions plus de salariés permanents. Notre richesse était nos nombreux bénévoles et nos animateurs : point essentiel,  car après  notre expulsion de la ville de Sens, notre premier souci était de ne pas perdre nos adhérents ou du moins d’en perdre le moins possible. Et sans nos animateurs, connus et appréciés par nos adhérents, cela n’aurait pas été possible. Je souligne qu’eux aussi ont dû s’adapter à de nouvelles conditions de travail. Nous sommes conscients que nous leur demandons beaucoup mais ils ont joué le jeu.

Ainsi d’un lieu unique, nous sommes passés à une structure éclatée sur 4 communes même si l’essentiel de nos activités se passe à Saint-Clément. Mais c’était indispensable pour le maintien de certaines activités comme par exemple les arts plastiques, pour lesquels il faut une salle dédiée (ce n’était pas possible sur Saint-Clément).

Dans un premier temps, ce sont les bénévoles aidés par les anciens salariés qui ont assuré la gestion quotidienne de la MJC. Dès l’élection du nouveau CA en juillet 2019 il nous est vite apparu que les bénévoles  ne pouvaient pas administrer seuls sans salariés permanents notre MJC. Il fallait aussi sortir des CDD; nous avons donc embauché une salariée à temps complet pour qu’elle coordonne les activités et assume l’essentiel des tâches administratives. Nous avons également une salariée qui assure 16 h sur l’accueil. J’insiste sur ce point car ainsi, la MJC offre un accueil régulier et de qualité à ses adhérents.

– Suite au déménagement et à la réorganisation des activités, que peut-on dire sur le nouveau projet de la MJC La Fabrique aujourd’hui ?

Je ne peux pas répondre à cette question sans évoquer le projet de Centre social qui a reçu le pré agrément de la Caisse d’Allocations Familiales. Nous ne sommes pas en mesure aujourd’hui de répondre aux exigences qu’il nécessite. J’en suis désolée mais je pense qu’il faut aller dans cette direction si l’on veut un avenir pérenne pour  notre association. L’embauche évoquée précédemment de permanents était aussi un pas dans cette perspective.  En tout cas, cela nous a permis de réfléchir à notre pratique et la faire évoluer  en nous référant aux axes définis dans le projet de centre social.

Nous investissons le territoire de Saint-Clément, commune qui nous a accueillis. Nous construisons des partenariats avec les associations locales.. Nous remettons progressivement en place des ateliers parents-enfants car nous avons une expérience dans ce domaine. Nous participons à l’organisation de manifestations et fêtes sur la commune (Halloween, marché de noël).

En parallèle des cours hebdomadaires, nous organisons dans l’année des représentations, des sorties qui associent les parents volontaires, des bénévoles de l’association et les animateurs.   Ce sont des moments importants qui renforcent les liens entre les générations, les adhérents et les professionnels qui mettent en commun leurs compétences pour réaliser des projets, comme   par exemple le montage d’une exposition.

Concernant la jeunesse, si nos ateliers, notamment la danse, accueillent beaucoup de jeunes, le contact avec les pré ados les adolescents est maintenu au travers d’une activité le breakdance. En dehors des ateliers hebdomadaires, des stages sont proposés, et des battles invitent les jeunes à s’affronter et échanger autour de la danse. Un festival autour des cultures urbaines avec des compétitions de danse, des ateliers de graph et des démonstrations de DJ  avait été organisé en juillet 2018. Nous souhaitons le renouveler en 2020.

La liste n’est pas exhaustive mais nous ne devons pas nous estimer satisfaits pour autant. Le but est de continuer à se développer. Il nous faut créer des conditions qui nous permettent de retrouver un fonctionnement plus traditionnel, notamment en ayant un directeur ou une directrice.

– Depuis combien de temps êtes-vous bénévole à la MJC ?

Depuis septembre 2014 : j’ai d’abord participé à un vide grenier, puis j’ai participé à l’organisation du CLAP 89 ( festival du court métrage). J’ai découvert peu à peu le fonctionnement interne de la MJC. Ensuite quand nous avons été expulsés de nos locaux de Sens, j’ai été amenée comme la plupart des bénévoles à m’impliquer davantage d’autant plus que nous ne savions pas au départ si la MJC pourrait continuer à exister sans locaux notamment.

– Comment avez-vous décidé de devenir la présidente de cette MJC ?

Je ne l’avait pas programmé et je ne me sentais pas forcément au départ en capacité de le faire. Surtout que notre association compte des salariés. Bref c’est  beaucoup de responsabilités et je n’avais pas l’expérience de l’administration d’une association de cette importance. Avec d’autres bénévoles nous avions des divergences avec la gouvernance précédente et, si l’on veut changer les choses, il faut s’impliquer davantage,  se plonger dans les dossiers, bref travailler. Heureusement je ne suis pas seule à la manœuvre car tous les membres du CA partagent les responsabilités avec moi.

– Combien d’adhérents compte la MJC La Fabrique aujourd’hui ? Est-ce que d’anciens adhérents de Sens sont restés fidèles à la MJC ?

La MJC compte aujourd’hui un peu plus de 700 adhérents et les inscriptions ne sont pas terminées Beaucoup d’anciens adhérents sont restés fidèles à la MJC. Et nous avons comme à chaque saison des nouveaux adhérents qui viennent découvrir nos activités.

– Quelles sont les activités menées dans les différentes communes ?

  • à Saint-Clément, la danse dans « tous ces états » : classique, rythmique, modern Jazz, danse afro, zumba kids, hip hop, breakdance ; les activités de bien être ( pilates, yoga, tai chi chuan eutonie, sophrologie etc..), le folk (musiques et danses traditionnelles) et la chorale.
  • à Gron : les arts plastiques ; le breakdance ( atelier qui se déroule sur 2 communes Saint-Clément et Gron)
  • à Rosoy : les cours de guitare et le théâtre
  • A Villiers Louis : l’eutonie
  • Et même à Sens dans une salle privée qui accueille les percussionnistes de la batouk !

Nous avons également une activité de marche nordique dont le point de ralliement est nos locaux de Saint-Clément.

– Quel impact la MJC a sur le territoire ?

Il est difficile de répondre précisément à cette question mais nos adhérents viennent de toutes communes du sénonais et parfois d’assez loin. En effet si 30 % viennent de Sens, les 70 % restant viennent des autres communes

Ce qui prouve que la MJC répond à des besoins de la population et qu’elle a toutes les raisons de continuer d’exister.